Une indépendance énergétique en trompe l'oeil
December 16, 2018
Un des arguments en faveur du nucléaire est l’indépendance énergétique. D’après le dernier bilan énérgétique publié, le taux d’indépendance énergétique de la France en 2017 s’élèverait à 53% ! C’est impressionant mais totalement faux. Deux problèmes:
- Le calcul prend en compte l’énergie primaire et non l’énergie finale disponible. Une source d’énergie primaire est celle qui est disponible dans la nature avant toute transformation: pétrole brut, bois, vent, minerai d’uranium. L’énergie finale représente l’énergie livrée à l’utilisateur: essence à la pompe, fioul, électricité au niveau du compteur EDF. Entre les deux il y a des pertes à la production, à la transformation et à la distribution. Dans la plupart des sources d’énergie, ces pertes sont relativement faibles, mais dans le cas de l’électricité d’origine nucléaire, elles s’élèvent à 68% ! Elles sont représentées par la flèche orange dans le schéma ci-dessous:
- Le calcul comptabilise l’uranium comme une ressource nationale ! Or, depuis la fermeture en 2001 de la dernière mine française, la totalité du minerai brut d’uranium est importée du Kazakhstan, du Canada et du Niger. Seul l’enrichissement est fait dans des usines françaises. Le même raisonnement appliqué au pétrole conduirait à considérer les carburants sortant des raffineries françaises comme des ressources nationales.
Le taux d’indépendance énergétique réelle de la France n’est que de 10% environ et provient essentiellement des énergies renouvelables (hydraulique, éolien, photovoltaïque, etc).